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Chronique de Luis Sepúlveda


QUI ETES-VOUS ?

Quand je dis « moi aussi je suis journaliste », je le fais avec beaucoup d’humilité car il me revient en mémoire une vaste galerie de photographies où se trouvent les visages de Juan Pablo Cárdenas, un grand journaliste et, de ce fait, otage personnel de Pinochet, de Pepe Carrasco assassiné par Pinochet pour cette même raison, de Rodolpho Walsh, écrivain et grand journaliste, assassiné par la dictature argentine, de José Luis Lopéz de la Calle, grand journaliste assassiné par l’ETA. A ceux-ci viennent s’ajouter d’autres illustres collègues de la corporation rencontrés sur mon chemin c’est pourquoi quand je dis « moi aussi je suis journaliste », je le dis avec fierté mais ma fierté est de courte durée car la profession est en pleine décadence.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

¡Holla Luis!
Compañero,
Si mon amie Servane était là, elle t'écrirait dans sa langue natale, sa famille a fui Franco.
C'est vrai que le mot "journaliste" est un tiroir où on peut trouver le pire.
Mais tu es là. Et tout ceux dont tu honores la mémoire resteront vivant tant que tu parleras d'eux.
Pour nous tu es immortel. Ne nous joue pas le sale tour de nous donner tort !
Nous nous repassons tes livres sans arrêt.
Nos préférés
"Le neveu d'Amérique". Si nous étions riches, nous l'acheterions par centaine et nous irions tracter au coin des rues.
"Hot line"

Mais on aime tout. On guette chaque mois ta chronique dans le journal qui a eu cette riche idée de t'accueillir.
Le fait même de lire ton nom nous met le sourire aux lèvres.

J'étais à la Ligue Communiste Révolutionnaire, au moment du coup d'étât. Des camarades d'une autre organisation venaient à peine de rentrer du Chili. Nous avions passé une soirée pendus à leur lèvres...

J'ai lu tout les livres de Carmen Castillo après avoir vu "Calle Santa Fe", puis "La flaca Alejandra".
Et ce que je ne trouvais pas chez elle je le trouvais chez toi, et vice versa. J'ai besoin de garder cette mémoire de tous ceux qui sont tombés, d'entendre la voix des survivants.

Hasta pronto compañero
anne.coulomb@wanadoo.fr